Campagne colza 2022/23 : des surfaces en hausse, des cultures développées en entrée d’hiver

Les colzas français entrent dans la période hivernale tardivement, mais à un stade développé. Un point positif pour la culture, qui annonce encore cette année des surfaces en hausse sur le territoire national. Attention toutefois à la pression larvaire qui risque d’être plus élevée en sortie d’hiver à cause de l’automne très doux. Arnaud Nogues, Chef produit Colza chez KWS donne les tendances pour la campagne 2022/2023.

Semis : des agriculteurs hésitants, mais qui sèment !

Les surfaces de colza augmentent d’année en année, et 2022 ne fait pas exception pour le chef produit. « Les prévisions tablent sur +8% avec 1,3 millions d’hectares, voire plus ». Pourtant, les semis n’avaient pas commencé sous les meilleurs auspices avec les incertitudes de fin août-début septembre. La sécheresse a ainsi pu freiner certains agriculteurs dans leurs semis. « A partir de fin août, certains se sont résignés, alors qu’ils auraient pu profiter de l’humidité de septembre ». Mais heureusement, d’autres ont pris le parti de semer peu importe les conditions. « Des chanceux ont aussi pu profiter d’orages localement ! ». Au final, les surfaces sont plus élevées qu’attendues.

Un développement végétatif important : attention au gel, mais pas d’automatisme

La levée a été assez hétérogène, toujours à cause du temps sec. « Le début de cycle a été un peu compliqué aussi, car les désherbages de prélevée n’ont pas pu être réalisés comme il faut ». La concurrence avec les repousses de céréales a donc été assez importante. « Mais cela s’est vite régularisé ». Le temps très clément et les températures très douces ont permis ensuite un développement végétatif important de la plante. Elle arrive en entrée d’hiver à un stade très avancé, avec parfois des phénomènes d’élongation de 15-20 cm. Les producteurs ont maintenant peur du gel, mais Arnaud Nogues se veut rassurant : « ça peut arriver, mais il ne faut pas trop s’inquiéter : il n’y a pas de lien automatique entre élongation et gel. Un colza bien développé résiste sans problème à des témpératures négatives, pouvant aller jusqu'à -15°C ». Pour lui, il s’agit d’un bon point en sortie d’hiver. Les cultures pourront minéraliser les feuilles issues de la perte de biomasse associée : « peut-être une économie d’intrant bienvenue dans le contexte de prix actuel ».

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