Colza : Campagne 2021/22 : les premières tendances
Un semis décalé par des moissons tardives
Les moissons ont été tardives cette année à cause des pluies et de l’été humide. « Il n’est pas surprenant que les semis de colza le soient en conséquence » pour l’expert KWS. Ces derniers ont ainsi commencé en France avec 10 à 15 jours de retard par rapport aux dernières campagnes. « 40% de la sole, voire la moitié est maintenant semée » selon lui, avec des travaux moins avancés localement dans les Hauts-de-France ou dans l’Est. Arnaud Nogues remarque en effet que les agriculteurs se sont parfois laissés surprendre par le temps sec. « Maintenant que le lit de semence est asséché, ils doivent attendre quelques pluies avant de retravailler la terre et de semer. » Mais en globalité, les semis de colza se sont très bien passés et les levées seront bonnes.
Une sole colza en hausse
« Actuellement, les prix à la commercialisation sont bons » pour le chef produit. Il voit le résultat au niveau des semis avec une sole en colza repartie à la hausse, après plusieurs années en berne.
Il table ainsi sur 10 à 15 % d’augmentation de la sole avec un nombre d’hectares qui dépassera le million.
Un enjeu prioritaire pour le colza en 2021/22 : les ravageurs
Arnaud Nogues sent une préoccupation montante des exploitants agricoles par rapport aux ravageurs ces dernières années. « L’enjeu pour la campagne 2021/2022 est clairement celui des produits de santé végétale ». Avec le retrait de certaines matières actives et le choix limitant de substances qui s’ensuit pour lutter contre les ravageurs, les producteurs de colza se retrouvent souvent dans l’impasse. « Les méthodes alternatives ou les cultures associées vont être utilisées avec plus ou moins de réussite ». Mais pour lui, le contexte reste pesant et les rendements incertains face à cette problématique.
Semenciers et filière colza : ravageurs et taux protéique en ligne de mire
Le choix des critères variétaux pour le semis évolue d’années en années avec les attentes des agriculteurs. « Le comportement des variétés par rapport aux ravageurs est ainsi devenu très important. » Mais il note également des attentes en termes de conduite et d’itinéraires techniques. Les variétés doivent être à même d’être conduites en cultures associées ou de supporter les associations avec d’autres cultures ou variétés par exemple.
Dans les années qui viennent, il voit aussi l’importance de travailler sur les taux protéiques au niveau de la sélection variétale chez les semenciers. « C’est l’enjeu majeur pour la filière », qui devra travailler sur les débouchés potentiels.