Colza : Points de vigilance et leviers d’action tout au long du cycle – Partie 1

Le colza passe 11 mois de l’année en culture, à travers les différentes saisons et fait donc face à plusieurs accidents climatiques ou agronomiques durant son cycle. Retour sur les ravageurs et maladies que la plante peut rencontrer au cours de sa croissance, notamment en Automne et en hiver.

Temps de lecture : 5 minutes (article en 2 parties)

L’implantation, l’étape cruciale.

A peine le précédent colza récolté qu’il faut déjà penser au prochain semis ; et cela n’est pas près de se démentir cette année où les colzas accusent 2 voire 3 semaines de retard dans certaines régions. L’implantation du colza est primordiale pour la culture car c’est elle qui conditionne le rendement en déterminant notamment le nombre de pieds / m².

La structure de sol

Il est important d‘éviter tout travail superflu, en termes de nombre et de profondeur de passages, afin de limiter l’assèchement. Si le travail du sol se justifie pour gérer sa structure, les résidus du précédent ou les bioagresseurs, il se réalise idéalement au plus près de la récolte du précédent pour préserver l’humidité résiduelle et le plus en amont possible du semis pour favoriser la réhumectation par les pluies.

En avant le semis

Semer tôt, même dans le sec, reste une des meilleures options. En effet, l’enracinement de vos colzas sera meilleur et ils seront mieux armés face aux ravageurs. Le conseil KWS : Rappuyer le sol après le semis pour conserver l’humidité.

La date de semis doit tenir compte de la région et du contexte climatique. Néanmoins, quelle que soit la date choisie, les objectifs sont les mêmes :

  • Une levée rapide et homogène
  • Viser une densité de 25 à 35 plantes / m² en sortie hiver
  • Un développement optimal pour passer l’hiver (8 feuilles et un collet de diamètre > 8mm)

C’est désormais avéré : un colza qui passe le stade B4/B6 avant le 20 septembre est moins impacté par le charançon du bourgeon terminal et les altises.

Automne/hiver, l’arrivée des bioagresseurs

Fin d’été et début d’automne, vos colzas sont en pleine levée et sont déjà dans le viseur de plusieurs ravageurs. Les limaces rôdent toujours tandis que l’altise, le charançon du bourgeon terminal et les pucerons sont en embuscade.

L'altise des crucifères (petite altise) et l'altise d'hiver (grosse altise)

  • Stade de sensibilité : De la levée à 3/4 feuilles

  1. La petite altise est un coléoptère noir ou bicolore (noir avec une large bande longitudinale jaune sur chaque aile et sa taille est de 2 à 2,5 mm. Sa tête et ses extrémités sont noires (pattes, antennes)
  2. La grosse altise est un coléoptère noir, de forme moins allongée que la petite altise, son corps est noir brillant à reflets bleus métalliques sur le dos. Elle mesure entre 3 à 5 mm. Ses pattes sont plus larges que celles des petites altises et ses extrémités sont rousses. (Tête, pattes et antennes).

  • Dégâts observés : Morsures circulaires (perforantes ou non) de 1 à 2 mm dans les cotylédons et les jeunes feuilles. Les dégâts se mesurent en observant une vingtaine de plantes réparties dans la parcelle.

Important : Petite et grosse altises occasionnent des dégâts très préjudiciables en cas d’envahissement massif à la levée. Les larves de grosse altise, quant à elles, creusent des galeries et dégradent les pivots. La nuisibilité augmente d’autant plus que le rapport de force « vigueur du colza / prélèvements foliaires » est défavorable à la culture.

Le conseil KWS : Privilégiez donc une variété avec une très bonne dynamique automnale dans les régions à forte pression altises.

Le saviez-vous ?

KWS s’est efforcé très tôt de mettre au centre de sa recherche, une sélection de variétés avec un très bon comportement altises, éprouvé dans un réseau d’essais spécifiques. Un comportement qui a été validé par Terres Inovia ces 2 dernières années.

En effet, La génétique KWS reste peu concurrencée par les larves d’altises en sortie hiver et le résultat se voit très nettement au champ avec une très bonne corrélation entre pourcentage élevé de plantes saines (non déformées et non buissonnantes) et faible nombre de larves. FELICIANO KWS s’est même fortement démarqué de ses concurrents puisqu’il est arrivé en tête du classement effectué par Terres Inovia sur la présence de larves d’altises dans plus de 11 dispositifs avec 18 variétés.

Le charançon du bourgeon terminal (CBT)

  • Stade de sensibilité : 3-4 feuilles jusqu’à reprise de végétation

Coléoptère de 2,5 à 3,7 mm, au corps noir-brillant avec l’extrémité des pattes rousses et des tâches dorsales blanches. La larve de charançon du bourgeon terminal (CBT) possède une tête brune et n’a pas de patte.

  • Dégâts observés : Ponte de l’adulte dans les pétioles et développement des larves à l’intérieur de la plante jusqu’au cœur, occasionnant un port buissonnant au printemps. Nuisibilité importante surtout sur les jeunes plantes.

A noter : il est conseillé d’attendre 10 jours après la capture des premières larves pour traiter ; en effet, les larves nichées au cœur de la plante sont inaccessibles aux insecticides, le traitement vise donc les adultes avant le début des pontes.

Le conseil KWS : Plus la rosette (BBCH 19) du colza a du mal à s’installer, plus les larves ont le temps de migrer vers le cœur de la plante. Un colza au développement régulier et présentant une belle mise en place de biomasse permet de réduire la nuisibilité des larves.

Pucerons et viroses

  • Stade de sensibilité : De la levée jusqu’à 6 feuilles

Le puceron vert du pêcher est observable sous les feuilles.

  1. Les adultes aptères, de plus ou moins 2 mm de long, sont jaunes-verts. Ils ont de longues cornicules sur l’abdomen et des antennes plus courtes que le corps. Les adultes ailés, plus foncés, ont la tête et le thorax noirs.
  2. La larve est verte et mesure de 1,2 à 1,5 mm.

  • Dégâts observés : Le puceron occasionne des dégâts directs (exceptionnel) et indirects (le plus répondu).
    • Dégâts directs : Dans les cas extrêmes en présences de fortes colonies, les pucerons verts prélèvent la sève jusqu’à la mort de la plante.
    • Dégâts indirects : Transmission de Viroses TuYV, CaMV et TuMV. La plus répandue étant la jaunisse du navet (TuYV : Turnip Yellow virus) mais cette dernière est la moins préjudiciable.

Le conseil KWS : Une levée précoce (avant le 25 août) réduit la période de sensibilité de la culture. Vous pouvez également choisir des variétés dites « TuYV », résistantes à la jaunisse, qui sont également porteuse d’un CEPP (Certificat d’économie de produit phytosanitaire : 2,4 CEPP / dose)

Découvrez les avantages de la gamme COLZA 360° en Automne et en Hiver ainsi que la preuve au champ grâce au timelapse réalisé lors de la saison dernière en conditions réelles. Les hybrides KWS sont bien armés face aux ravageurs grâce à leur excellente biomasse sortie hiver.

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Le phoma, maladie trop vite oubliée

  • Stade de sensibilité : de B3 à B6

Le phoma est indéniablement la maladie la plus à craindre pour la culture du colza. Elle est transmise via les résidus de récolte infectés et laissés à la surface du sol. Le champignon survit tant que les résidus ne sont pas entièrement décomposés et peut donc contaminer les cultures durant une période pouvant aller jusqu’à 10 ans.

Les symptômes. Le phoma est d’abord révélé par la présence de macules sur feuille à l’automne. Des nécroses apparaissent sur le collet et provoquent la sénescence prématurée de la plante pouvant entraîner de la casse. S’en suit la verse de la plante et des pertes de rendement allant jusqu’à 50 %.

Deux types de résistances. Pour contrer la maladie, il existe 2 types de résistances :

  1. Les résistances quantitatives : Efficaces grâce à une série de plusieurs gènes, vis-à-vis de toutes les souches de l’agent pathogène, mais n’apportent qu’un niveau partiel de résistance. Les plantes peuvent alors être infectées mais l’intensité de la nécrose au collet reste réduite et a un faible impact sur le rendement.
  2. Les résistances spécifiques qui bloquent l’infection dès le début et apportent donc une protection totale vis-à-vis de l’agent pathogène qu’elles contrôlent.

Le conseil KWS : Privilégier des variétés TPS Phoma. Broyer et enfouir les résidus de récolte afin de faire baisser le niveau de spores produites. Limiter les apports engrais organiques. Allonger la rotation.

Le contournement avéré du gène Rlm7

Les hybrides de colza avec le gène de résistance spécifique Rlm7 ont connu un succès croissant depuis 15 ans : ces hybrides apportaient une résistance particulièrement efficace. Aujourd’hui, le contournement de la Rlm7 est effectif et généralisé avec déjà 50 % de contournement en 2017, cette souche n’est donc plus totalement efficace en cas d’attaques de phoma sur le colza.

Face à ce contournement, KWS a souhaité optimiser le rendement final de l’agriculteur en sécurisant totalement la fin de cycle : un nouveau gène est utilisé, le gène RlmS. Celui-ci contrôle l’ensemble des populations de phoma françaises et apporte donc une protection nouvelle et totale face à la maladie.

La recherche KWS contre le phoma

Nous l’avons constaté, dès l’implantation, vos colzas requièrent vigilance et surveillance accrues notamment face aux ravageurs d’automne ou encore face au terrible fléau du Phoma. Il est donc important de privilégier le potentiel et la sécurité, et c’est ce que la sélection colza KWS vous propose avec sa gamme d’hybrides COLZA360°.

A venir : la deuxième partie de notre article sur le gel, les ravageurs de printemps et maladies de fin de cycle