Drones agricoles : 5 exemples pour améliorer les pratiques

D’après les rapports de la DSAC (direction de la sécurité de l’aviation civile), le nombre de drones utilisés dans le cadre professionnel augmente de façon continue ces dernières années. La croissance annuelle est estimée à près de 30 % par an. L’emploi dans l’agriculture représente 15 % des cas. L’utilité des drones agricoles pour améliorer les pratiques n’est plus à démontrer. Ils se comportent d’ailleurs souvent comme des outils d’aide à la décision très pertinents.

La fertilisation et la modulation de dose des intrants

Pour apporter la dose d’engrais nécessaire au développement de la plante, la modulation de dose sur la base d’une préconisation cartographique est l’une des techniques les plus avancées. Elle est à l’origine d’une amélioration des rendements ou des taux protéiques, d’une économie d’intrants, mais aussi d’un risque moins élevé de pollution des eaux.
Pour générer une carte de modulation, le drone agricole survole la parcelle à 150 mètres de haut et 70 km/h, avec une précision de 5 cm. Les images sont traitées par les entreprises de conseils sur la base de 2 indicateurs de biomasse : densité foliaire et taux de chlorophylle.
Il ne reste alors plus qu’à injecter la carte issue de ce traitement dans le système électronique de l’épandeur à engrais pour qu’il règle automatiquement les doses à épandre selon les besoins.

Le drone pour épandre des produits de biocontrôle ou des semences

Le drone est habilité par la réglementation à épandre des produits de biocontrôle et des semences sur les parcelles agricoles. La lutte contre la pyrale du maïs est ainsi réalisée par drones agricoles dans certains secteurs. Les trichogrammes (insectes oophages) sont conditionnés à l’intérieur de petites capsules en papier mâché, puis déposées dans un réservoir du drone agricole. Une fois lâchées, elles sont dispersées à l’aide d’un système équipé de disques.
Le gain de temps est énorme et rend la prestation avantageuse pour les agriculteurs, qui réalisaient l’opération à pied auparavant.
D’autres projets sont en cours pour pulvériser des produits conventionnels sur cultures. Ils ne sont pas autorisés pour l’instant d’un point de vue réglementaire. Mais ils pourraient être des solutions intéressantes en pratique, comme le démontre une expérimentation récente réalisée par l’INRAE sur vignes à fortes pentes et ce, pour éviter les accidents de tracteurs.

Reconnaître l’état physiologiques des cultures en cas d’attaques de ravageurs ou de stress

La cartographie de zones cultivées permet de détecter précocement certains symptômes de maladies, la présence de ravageurs ou le stress hydrique. L’utilisation du drone s’apparente alors à un OAD (Outil d’Aide à la Décision) pour le pilotage des traitements ou de l’irrigation.
Les changements physiologiques provoqués par les maladies sont en effet visibles après traitement d’image, comme pour la verticilliose sur olivier.
Quant au stress hydrique, des expérimentations en Corse ont montré qu’en mesurant la température du couvert sur agrumes avec des drones, on pouvait avoir une vision globale pertinente de l’état hydrique des plantes.

La reconnaissance et la gestion des adventices

Le drone agricole peut être équipé pour reconnaître et détecter des adventices sur une parcelle. L’objectif sera de les détruire de façon localisée avec un équipement adapté. Une caméra hyperspectrale et un traitement d’image spécifique sont généralement nécessaires pour identifier les types d’adventices de la manière la plus fine possible.
Les économies d’intrants peuvent être de l’ordre de 70 à 90 % en utilisant un système de ce genre selon la Chambre d’agriculture de l’Aisne et de la Somme !
La carte générée pointe les zones infestées. Une fois injectée dans l’équipement agricole approprié (pulvérisateur ou outil de travail du sol, voire robot autonome), il génère une action destructrice localisée.

Des usages para-agricoles nombreux pour le drone agricole

Les images aériennes sont particulièrement utiles à certains organismes agricoles et para-agricoles Les instituts techniques utilisent le drone pour le travail de phénotypage. Il s’agit de décrire les caractéristiques d’une plante par rapport à un environnement donné. Généralement, de nombreuses répétitions sont nécessaires pour obtenir un résultat satisfaisant. Utiliser un drone est intéressant, car ce travail de reconnaissance est accessible à la technologie utilisée avec un risque d’erreur moins important qu’un comptage humain. Mais il permet surtout un gain de temps et d’énergie incomparable pour un coût global moins important.
Les assureurs s’en servent pour estimer les dégâts sur une parcelle. Les drones génèrent une image aérienne globale des dégâts de façon plus rapide qu’un estimateur pourrait le faire en parcourant la parcelle. Là aussi le gain de temps et d’argent devient intéressant.

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