Maïs 2021 : une année atypique, mais une bonne récolte ?
2021 n’est pas finie, mais annonce déjà des surprises au vu de l’humidité ambiante et des températures maximales moins élevées que les années précédentes. Rémy Merceron, Chef produit Maïs chez KWS fait un état des lieux et présente les points de vigilance sur maïs pour la fin de la saison.
Semis de maïs : un étalement des travaux sur 2 mois
Les semis ont commencé de façon progressive en mars et se sont étalés sur 2 mois. Les premières levées ont été impactées par des périodes très sèches au départ (avril). Les levées ont été, par conséquent, échelonnées avec un peu de perte. Pour les semis de fin avril et mai, les levées ont été plutôt homogènes. Les premières levées ont été impactées par des périodes très sèches au départ (avril). Les levées ont été, par conséquent, échelonnées avec un peu de perte. Les températures fraiches au printemps n’ont pas permis un développement homogène des parcelles. Cela a conduit à des effets de vagues (en lien avec les différents types de sol d’une parcelle) qui ont perduré jusqu’à la floraison.
Humidité et manque de lumière : l’étiolement du maïs pour conséquence
Les températures et l’ensoleillement inférieurs aux normales saisonnières ont eu pour conséquence un développement très lent (avril-mai) puis un allongement des plantules. Elles sont montées en végétation comme un effet d’étiolement entraînant parfois des risques de verse (peu de lignification des tissus).
Le phénomène de « snapping », qu’on peut expliquer par la casse des tiges au niveau des nœuds en raison du vent est ainsi plus élevé. Il a d’ailleurs été observé dans le Nord et de façon très locale, selon Rémy Merceron.
Pour autant, certaines variétés ont aussi développé une tige plus épaisse, assortie de plus de coronaires (racines de surface permettant l’ancrage du maïs). Parfois, un deuxième plateau se développe en plus. De quoi limiter les risques de verses.
Floraison : un potentiel de rendement préservé pour le moment
Selon le chef produit, on note 8 à 15 jours de retard pour la floraison dans la plupart des régions productrices. En Bretagne, et en bordure maritime, les floraisons seront certainement étalées jusque courant août. Les températures y ont été très fraiches et la pluie a été très présente. Le potentiel de rendement ne sera pas impacté si les températures retrouvent les normales de l’été. Dans certains secteurs, comme l’Alsace-Lorraine, les réserves utiles sont maintenant bien remplies. La floraison et la fécondation des grains paraissent bien engagées en cas de période plus sèche. Les prévisions donnent même à penser qu’un second épi se développe sur la tige (prolificité du maïs).
Les points de vigilance pour l’été
Dans les secteurs où les semis ont été précoces (fin mars/début avril) et suivis par une phase assez sèche, l’exploration racinaire a bien été réalisée par la plantule. Le maïs pourra mieux résister aux périodes sèches.
Pour les maïs irrigués, les tours d’eau ne font que débuter mi-juillet. Les exploitants devront suivre la cadence si la chaleur venait à s’imposer. La végétation est dense et la consommation en eau des plantes pourrait être plus importante que d’habitude.
Le potentiel de rendement sera certainement affecté par les levées hétérogènes, même si les plantes ont tendance à compenser en partie.
La récolte : des rendements à la hauteur, mais des risques fongiques élevés
Les semis tardifs du mois de mai entraîneront des récoltes plus tardives. C’est le cas notamment en Bretagne, en bordure maritime et dans la Manche, mais aussi en Alsace et Rhône-Alpes.
Pour les floraisons de fin juillet et qui seraient soumis à des températures douces combinées à de forte hygrométrie, ces conditions pourraient entrainer des risques de fusariose d’épi. De plus, les floraisons tardives pourraient être suivies de récoltes tardives qui augmentent par conséquent le risque mycotoxine.
Quant au Sud-ouest, la diversité des terroirs agronomiques et climatiques, mais aussi les modes de cultures diversifiés rendent les prévisions incertaines pour le moment.
Enfin Rémy Merceron note que les frais de séchage risquent d’être plus élevés cette année (sauf si l’arrière-saison est chaude).
A retenir :
- Un semis étalé du 20 mars à mi-mai.
- Des levées hétérogènes pour les semis réalisés avant le 20 avril avec une composante de rendement « plantes / hectares » moins élevée par rapport à l’objectif.
- Des semis précoces qui entraînent une baisse du potentiel de grains/m2, sauf si la prolificité rééquilibre le tout.
- Une tendance à taller du maïs plus importante (printemps frais).
- Des composantes du rendement « nombre de rangs » et « nombre de grains par rangs » plutôt élevé grâce à des températures clémentes au stade 6-10 feuilles.
- En conséquence : une récolte plus tardive ou avec humidité plus élevée.
Qui est Rémy Merceron ?
Rémy Merceron est chef-produit Maïs Grain chez KWS. Ses tâches se concentrent sur la définition d’une gamme de variétés adaptées au territoire français. Il fait le lien entre la recherche, les besoins des clients et les services techniques de KWS, tout en assurant des tâches importantes au niveau commercial et marketing.