Recensement agricole 2020 : moins d’exploitations, plus en productions végétales.
Recensement agricole 2020 : 10 ans après, les tendances se vérifient
Les résultats définitifs du recensement agricole 2020 ont été publiés le 8 juillet 2022. Dix ans après le dernier recensement, il est temps de faire un arrêt sur image de l’activité agricole en France. Les tendances des dernières années se vérifient. Baisse du nombre d’exploitations, agrandissement des structures, professionnalisation, mais aussi vieillissement de ces dernières sont à l’ordre du jour.
Moins d’exploitations agricoles sur le territoire
Alors qu’on comptait encore environ 480 000 exploitations en 2010, elles ne sont plus que 389 000 aujourd’hui, c’est-à-dire 20% en moins, d’après les données publiées par l’AGRESTE.
La faute au vieillissement de la population agricole sans doute. En 2020, plus de la moitié des fermes françaises sont dirigées par des exploitants âgés de 55 ans ou plus.
Le déclin du nombre d’exploitations paraît s’atténuer. Mais le territoire montre des disparités. La baisse est très importante dans les Vosges, alors que dans les Hauts-de-France, le nombre de structures stagne. Seuls 2 départements dévoilent une légère augmentation : la Corse et la Guyane.
Une perte de vitesse des productions animales plus importantes
Les exploitations qui disparaissent le plus sont celles orientées vers l’élevage. Ainsi, 64 000 d’entre elles, représentant 30 % des effectifs des exploitations d’élevage, ont disparu entre 2010 et 2020. Ce sont celles tournées vers les bovins qui sont particulièrement touchées (33 000 exploitations en moins, soit 27% des effectifs). Avec cette baisse, la spécialisation « Grandes Cultures » avec, par exemple, la culture des pois protéagineux et légumineuses. Devient ainsi la première spécialisation dans le territoire français, devançant la spécialisation « bovins ».
Des exploitations plus grandes en surface
La surface agricole utilisée (SAU) est de 26.7 millions d’hectares soit 49% du territoire. Elle décline de 1 % par rapport à 2010.
Les orientations « Grandes Cultures » et « Bovins » sont celles qui occupent les 2/3 de la surface agricole française avec respectivement 36 et 33%. Ce sont aussi celles qui détiennent les SAU moyennes les plus élevées (83 et 93 ha).
Une dynamique de regroupement s’opère sur le territoire avec :
- Des exploitations de moins de 20 ha qui voient leur nombre baisser de 43 à 38%.
- Une surface moyenne exploitée de 69 hectares, ce qui équivaut à 14 ha de plus qu’en 2010.
- Des exploitations de plus de 100 ha de plus en plus nombreuses (26%).
- Des exploitations de plus de 200 ha qui augmentent d’un tiers en 10 ans.
Les éleveurs profitent d’une augmentation de leurs SAU moyennes de 20 à 28 % alors que les SAU des céréaliers et producteurs d’oléagineux n’augmentent que de 16 ha.
Les grandes exploitations…grandissent
Les exploitations considérées comme grandes, c’est-à-dire celles qui dégagent plus de 250 000 euros brut par an, sont les seules dont le nombre s’accroît : +3.4% en 10 ans. Elles représentent en 2020 une exploitation sur 5 et détiennent une SAU moyenne de 136 ha. Présentes sur 40 % du territoire agricole, elles mobilisent 45 % de la force de travail agricole.
Professionnalisation du salariat agricole et statut des co-exploitants
Le statut de co-exploitants se développe. Ce sont principalement les conjoints qui s’installent (1/3 des cas), voire quelqu’un du cercle familial. Elles traduisent bien le développement des formes sociétaire (GAEC, EARL,...) présentes aujourd’hui à 40% sur le territoire, au détriment des entreprises individuelles qui baissent fortement (-100000 exploitations en 10 ans).
Le volume de travail décroît de façon générale surtout dans le Massif Central et dans le Grand Est. Sans doute la conséquence de la baisse du nombre d’exploitation en élevage herbivore.
L’équivalent de 583 000 emplois salariés permanent travaille en agriculture en 2020 à temps plein. Cela représente un recul de 11 % en 10 ans. Il s’explique par la réduction des travailleurs considérés comme aidants familiaux, très souvent observés dans les départements d'élevage herbivore. Il n’est pas entièrement compensé par l’augmentation des effectifs des salariés permanents non-familiaux.
De plus en plus de travailleurs spécialisés externes prennent aussi place dans les exploitations agricoles. Ces dernières font toujours appel à des ETA (entreprises de travaux agricoles), surtout si elles sont importantes d’un point de vue économique. L’ETP (équivalent temps plein) est en forte progression en 10 ans : +40%. Ce sont aussi ces exploitations qui vont proposer leurs services à d’autres exploitations pour rentabiliser plus rapidement leur matériel.
La situation dans les DOM TOM
- 26 600 exploitations agricoles.
- Surface moyenne : 5 ha.
- 55 000 actifs permanents.
- La moitié des exploitations spécialisée dans les productions végétales.
- Une emprise agricole très restreinte pour la Guyane (5% du territoire).
- Des valeurs de SAU minimale à Mayotte (1.4 ha) et Martinique (8 ha)