Réussir son semis de maïs pour réussir sa culture

Une fois les variétés choisies, place à la culture ! Le semis est la première étape clé qui garantit un bon départ vers un rendement maximal. Quels sont les principaux éléments à prendre en compte pour réussir son semis de maïs ?

Découvrez nos 5 conseils.

Temps de lecture : 4 minutes

La check-list du semoir

Une révision de votre semoir s’impose pour éviter les mauvaises surprises au champs. Il convient à la fois de s’assurer de son état général, mais aussi qu’il dispose des réglages adaptés à vos variétés. En anticipant cette vérification, avec un fonctionnement à vide, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour réussir vos semis. Parmi les différents systèmes et pièces composant votre semoir, voici les éléments clés qui doivent faire l’objet d’une attention particulière :

  • L’état des courroies : vérifier leur tension d’une part avec un fréquencemètre ou une application fournie par le fabriquant de votre semoir. Ecouter aussi le bruit des roulements.
  • Soufflerie et aspiration : vérifier l’état des tuyaux et de la turbine, ainsi que les régimes de prise de force et moteur. Système ni percé, ni fissuré, embouts serrés. Kit déflecteur poussières installé

  • Le boîtier semeur : vérifier l’état d’usure des disques et de la pointe située entre les doubles disques. Une pointe usée ou cassée aura un impact immédiat sur la qualité de votre semis (profondeur et distance). Assurez-vous aussi que le disque est adapté à la culture.
  • Le sélecteur sera à ajuster en fonction de la taille et de la forme du grain : faire un tour de roue à la main et observer par la trappe de visite. Chaque trou doit comporter une seule graine.
    • Petit PMG : Manques > Régler la molette d’un ou plusieurs cran(s) supérieur(s) pour augmenter la dépression
    • Gros PMG : Doubles > Régler la molette d’un ou plusieurs cran(s) inférieur(s) pour diminuer la dépression

Conseil n°1 : la préparation du lit de semences

L’objectif du lit de semences est de favoriser une levée rapide et homogène de l’ensemble des semences. Il assure le bon développement du système racinaire. C’est pour cela que lors du semis, le réglage du semoir devra permettre un écartement sur le rang et inter-rang régulier : les plantes de maïs ne seront pas en concurrence. Un bon contact « sol graine » et une granulométrie homogène facilitent la germination et l’émergence des plantes.

Conseil n°2 : la date de semis

En matière de semis, la devise est : « Aussi tôt que possible, aussi tard que nécessaire ». Si le sol est chaud, ressuyé et bien travaillé, que la température du sol a atteint environ 8-10 °C, le semis a lieu généralement entre la mi-avril à mi-mai.

Semer trop tôt peut engendrer :

  • une germination retardée
  • des pertes à la levée
  • des attaques de ravageurs

Semer trop tard peut engendrer :

  • une période de végétation raccourcie
  • une plante frêle et haute
  • un problème de maturité
  • une baisse de qualité

Pour caler sa date de semis, 3 facteurs sont à réunir pour assurer par la suite une bonne dynamique de levée. Le premier, c’est un sol réchauffé avec un minimum de 8°C et l’idéal est de 10°C de façon durable. Le deuxième, c’est l’humidité avec un sol ressuyé mais suffisamment humide pour déclencher la germination. Le troisième et dernier facteur concerne le sol qui doit être aéré pour fournir de l’oxygène et éviter des asphyxies.

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Conseil n°3 : une vitesse de semis adaptée

Les nouveaux semoirs permettent d’avoir des vitesses de semis plus rapides et des débits de chantiers améliorés. Cependant, sans recommandation spécifique du constructeur, il faut respecter une vitesse de semis de 5km/h pour garantir :

  • un bon placement de la graine
  • une profondeur régulière
  • une distance homogène entre graines
  • un respect de la densité

Rappel : semer à 9 km/h au lieu de 5 km/h engendre une augmentation de 9 % des plantes doubles, une baisse de 5 % de la densité et une perte de rendement, soit environ 180 €/ha.

Semis : Vitesse de semoir recommandée

Semis : Vitesse de semoir recommandée

Conseil n°4 : la profondeur de semis

Une profondeur de 4 à 5 cm est recommandée dans un grand nombre de situations. Elle permet d’avoir une placer la graine dans un horizon frais, suffisamment réchauffé et à l’abri des ravageurs (corvidés). A cette profondeur, les différents dégâts (gel, oiseaux ou desséchement du sol) sont limités.

Conseil n°5 : une densité adaptée à la variété

L’objectif est de saturer la densité en fonction de la précocité, de l’utilisation (grain ou fourrage) et des caractéristiques variétales. La bonne densité est celle qui permet d’optimiser la surface foliaire à l’hectare pour mettre en place une véritable usine à photosynthèse et maximiser le rendement. Ainsi, une variété précoce avec un indice foliaire plus faible pourra voir sa densité augmenter. Des conditions pédoclimatiques favorables à de meilleurs rendements pourront encourager à densifier.

Densité recommandée par précocité et objectif de rendement grain ou fourrage

Précocité 125 q/ha – 18 tMS 100 q/ha – 15 tMS <80 q/ha 13 tMS
G0 – S0 (200 – 240) 105 000
95/100 000
90 000
G1 – S1 (240 – 280) 100 000 90/95 000 85 000
G2 – S2 (280 – 330) 95 000 85/90 000 80 000
G3 (330 – 380) 90 000
80 000
75 000
G4 (380 – 450) 85 000
75 000
70 000

Conseil de l’expert KWS

« Aujourd’hui, les nouvelles technologies et les outils digitaux sont prêts pour accompagner les agriculteurs aux étapes clés de leurs cultures. Sur leur exploitation, ils sont déjà convaincus ! C’est ce qui a poussé les équipes KWS à développer des outils d’aide à la décision (OAD) par satellite qui apportent à l’agriculteur des données sur ses parcelles, du semis à la récolte », explique Jean-Luc Demars, Chef Produit Maïs chez KWS en France.

Ces nouveaux outils sont disponibles sur mobile grâce à l’application myKWS. SATElite Semis, lancé début d'année dernière, permet d’optimiser les densités de maïs. A partir des données satellite des 5 dernières années, l’outil analyse et recommande la densité optimale selon les différentes zones de la parcelle en fonction de la productivité des sols. En transmettant ces informations à votre semoir, le développement des plantes est optimal dans vos parcelles, même dans les sous-zones les moins productives.