L’agriculture 4.0 en France : vers de nouvelles ambitions

L’agriculture 4.0 en France est en marche et les innovations ne manquent pas : drones, plateformes numériques, animaux connectés... Notre pays se démarque dans "cette révolution silencieuse", avec la multiplication de jeunes startups qui participent activement à la révolution numérique du secteur agricole. Le point sur les dernières initiatives et nouvelles ambitions de la France en matière d’agriculture intelligente.

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L'agriculture 4.0 en France : une mutation face aux enjeux stratégiques de la planète

D'ici 2050, nos sociétés devront nourrir 10 milliards d'humains, tout en faisant face à la raréfaction des ressources naturelles et au réchauffement climatique. Dans ce contexte, la France a peu à peu perdu son indépendance alimentaire : deuxième exportateur mondial au début des années 2000, la France est, depuis 2015, descendue à la 6e place. Et les récentes crises comme la pandémie ou encore le conflit en Ukraine le font nettement apparaître aux yeux des consommateurs dans les rayons alimentaires.

Alors que l'agriculture française opère une transformation remarquable, sa pérennité interroge et les défis se multiplient :

  • la diminution des surfaces agricoles
  • le vieillissement des exploitations agricoles
  • la fragilité financière des exploitations
  • les restrictions grandissantes pour accéder aux moyens de production (irrigation, produits phytosanitaires, etc…).

Pour relever ces défis, l’agriculture 4.0 ou dite « de précision » se mobilise pour apporter des réponses et accompagner le secteur agricole dans sa mutation. Les acteurs de l’Agritech partagent ainsi une même ambition : aider les agriculteurs à tirer le meilleur rendement de leurs cultures, tout en limitant l'impact environnemental et ainsi répondre à la mission première de l'agriculture, qui est de nourrir.

La dynamique de l’agriculture 4.0 en France

La France, pays pionnier en Europe

Avec plus de 250 startups dans l'Agritech, la France se hisse à la première place en Europe en matière d'innovations. Ces jeunes entreprises s'attaquent aux innovations pour améliorer la productivité de l'agriculture, comme par exemple Genesis en matière de santé des sols. En 2020, la France est le premier pays de l'Union européenne en termes de levées de fonds dans ce domaine et le cinquième, au niveau mondial, avec 562 millions d'euros levés.

L'usage des outils d'aide à la décision apporte déjà des bénéfices concrets pour les agriculteurs en les aidant dans leurs prises de décision. Ces systèmes utilisent des capteurs in situ, télé-direction, traitement de données et dispositifs d'autoguidage. Prenons un exemple très concret : sur un écran, les parcelles ensemencées sont affichées par couleur selon leur besoin en ressources. Ainsi, 'agriculteur peut contrôler l'adjonction d'intrants et l'irrigation au centième près selon la grille de diagnostic calculée par le système : état de la plante, température ou encore historique de la parcelle.

Comment passer du statut de pionnier à celui de leader ?

Pour transformer l’agriculture en France, ces « jeunes pousses » ont besoin d’être soutenues pour se multiplier et garantir un développement rapide. Et là aussi, elles sont une priorité pour le Gouvernement qui a affirmé les ambitions du Plan France 2030, lancé sous le gouvernement de Jean Castex en 2021. Dans ce cadre, le secteur agricole bénéficie d’un soutien de 2 milliards d'euros, destinés à produire une alimentation saine, durable et traçable. A ce montant, s’ajoutent les 850 millions d'euros, issus du quatrième Programme d'Investissements d'Avenir (PIA4).

Faisons de la France le berceau mondial de l’AgriTech ! C’est avec tout l'écosystème, des start-ups aux financeurs en passant par les territoires, que nous porterons cette dynamique au service de notre souveraineté agroalimentaire.
Julien Denormandie, Ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation

Ce nouveau plan comporte 4 volets :

  • 1 milliard d'euros (dont 400 millions PIA4) consacré à la troisième révolution agricole, en particulier aux technologies du numérique, de la robotique et de la génétique
  • 850 millions d'euros (dont 450 millions du PIA4) dédiés au renforcement des chaînes de valeur locales au service de la santé nutritionnelle
  • 500 millions d'euros dédiés à des investissements en fonds propres dans des exploitations agricoles pour favoriser l'installation ou dans des entreprises innovantes.
  • 500 millions d'euros seront consacrés à la filière bois.

Cette révolution, dans un secteur en mutation, nécessitera aussi un accompagnement des 824 000 agriculteurs et agricultrices en France, pour faire évoluer progressivement les pratiques à l’aide de nouveaux outils. La 3ème révolution agricole sera l’affaire de tous !