La généralisation des variétés rhizomanie double sources

Au début des années 2000, une forme de rhizomanie plus agressive a été détectée sur quelques centaines d'hectares au Sud de Paris. En effet, dans cette région, où la rhizomanie était apparue très tôt, la pression de rhizomanie dans le sol est devenue de plus en plus importante, engendrée, principalement, par une température plus élevée qu'au Nord et le recours à l'irrigation.

Mais depuis quelques années, la Forte Pression de Rhizomanie (FPR) s'observe plus fréquemment au coeur de la Beauce, en terres plus profondes et sans qu'il y ait, initialement, de suspicion à la présence. Et autre fait majeur : la FPR apparaît déjà dans des exploitations qui n'emblavent des betteraves que depuis 10 ans ! À la troisième rotation, des blinkers et/ou de petits ronds s'extériorisent.

ll est clair qu'aujourd'hui, l'utilisation de variété simple tolérante à la rhizomanie n'est plus suffisante pour faire face à l'augmentation de la pression ou face à la présence du virus P.

La parade pour lutter contre cette nouvelle forme est alors de proposer des betteraves disposant de deux mécanismes de résistance. Le gène Holly, présent dans toutes les variétés du marché, combiné avec le gène Beta Maritima, issu d'une betterave sauvage.

Dès 2011, KWS a été le premier sélectionneur à proposer ces nouvelles variétés, notamment avec la variété BRITTA, laquelle présentait des résultats exceptionnels lorsque la pression de rhizomanie était très importante.

Il faut savoir que cette année, dans les réseaux officiels (ITB et SAS), plus d'un tiers des variétés testées ont une tolérance renforcée contre la FPR. Elles n'étaient que 17 % en 2018 !

Si l'ensemble des sélectionneurs teste, désormais, ce type de matériel génétique, c'est bien qu'il est devenu incontournable pour pérénniser la culture de la betterave dans les zones où il existe un risque de FPR, c'est-à-dire chez tous les irrigants au Sud de Paris et, très ponctuellement, en Champagne et en Picardie.

De plus, c'est parmi ces variétés tolérantes à la FPR, que l'on trouve les meilleures tolérances à la cercosporiose, laquelle est le deuxième risque majeur chez les irrigants.

En 2022, le développement des variétés double sources doit s'accélérer dans le Sud de Paris. Plus aucun agriculteur de cette région ne doit utiliser d'autres variétés que les variétés double sources.