Ensilage de maïs : comment s’assurer de la qualité alimentaire de son fourrage ?

Produire un maïs ensilage avec une bonne valeur alimentaire et en assurer sa conservation sont deux aspects déterminants dans la rentabilité d’une production animale. Pour contrôler tous ces facteurs, il faut gérer toutes les étapes de la production, de la culture à sa conservation. Conseils pratiques pour réussir son ensilage maïs.

Ensilage de maïs : comment s’assurer de la qualité de son fourrage ?

Ensilage de maïs : comment s’assurer de la qualité de son fourrage ?

Récolter à la date optimale

Le taux de matière sèche à atteindre à la récolte d’un maïs fourrage est compris entre 30 et 35 % de MS*, compromis entre le rendement et la qualité nutritionnelle. En deçà ou au-delà, la conservation peut être alterée.

Attention à l’effet visuel des variétés à très bon « stay green ». En effet, avec le progrès génétique, les variétés ont tendance à rester de plus en plus vertes en fin de cycle malgré la progression des MS. Il est donc indispensable de veiller à l’ensemble de l’appareil végétatif en se concentrant davantage sur l’évolution du grain.

Une méthode simple utilisée par les agriculteurs sur le terrain est la définition du taux de MS par observation du grain sur l’épi. Arvalis-Institut du Végétal préconise ainsi une composition du grain, visible à l’œil nu, à 1/3 d’amidon vitreux, farineux et laiteux.

KWS vous propose dans une fiche repère, téléchargeable ici, ces préconisations.

Réglage de l’ensileuse - Vérifier l’éclatement des grains et déterminer la finesse de hachage

Les nutritionnistes sont formels : pulvériser les grains et régler la finesse de hachage sont indispensables le jour de la récolte afin d’exprimer pleinement le potentiel lactogène de son ensilage de maïs.

Le réglage de l’éclateur sur l’ensileuse est une clé de réussite pour une valorisation optimale du fourrage.

Le réglage de l’éclateur sur l’ensileuse est une clé de réussite pour une valorisation optimale du fourrage.

Jérôme Larcelet, nutritionniste chez Seenorest nous livre son témoignage :

Pour renforcer son autonomie énergétique, le choix des variétés de maïs est important, avec des différences notables entre variétés, mais ne suffit pas à lui seul. Les conditions de récolte vont être déterminantes pour exprimer le potentiel énergétique des maïs dans le but d’améliorer la production laitière des vaches et la marge sur coût alimentaire.

Exprimer le potentiel de vos maïs grâce à une coupe maitrisée et des grains pulvérisés

Le choix de la taille des particules est propre à chaque exploitation et ne doit pas être influencé par un effet de mode, qui plus est change au fil des années… Aujourd’hui, avec les technologies des différentes ensileuses sur le marché, il est possible de régler la longueur de coupe sur une plage qui peut varier de 5 mm à 26 mm, voire 30 mm avec certaines. Elle doit être adaptée en fonction : du stade de récolte (% de matière sèche), de l’agressivité du matériel de reprise et de distribution et des caractéristiques de la ration à l’auge.

L’objectif de rendu à l’auge est de 8-10 mm afin de favoriser l’ingestion et limiter le tri. Cela permet surtout aussi de faciliter le tassement du silo pour assurer une bonne conservation. Les pertes de matières sèches dues à l’échauffement peuvent aller jusqu’à 8-9% par semaine sans compter les pertes d’appétence et de valeurs alimentaires. Enfin, quelle que soit la longueur de coupe, elle doit être franche pour ne pas défibrer le maïs et les grains doivent être pulvérisés pour optimiser leur digestion et limiter les pertes d’amidon.

Exprimez le potentiel de vos maïs grâce à une coupe maitrisée et des grains pulvérisés
Jérôme Larcelet, Nutritionniste chez Seenorest

Stockage du maïs fourrage : chasser l’air pour une bonne conservation

Gestion du chantier : tasser, tasser et encore tasser

Au final, toute la valeur du maïs se trouve sous la bâche ! Il est donc primordial de soigner cette étape du stockage. L’objectif à atteindre est la mise en place la plus rapide possible de conditions anaérobies dans le silo. Il s’agit de favoriser le démarrage des fermentations. Pour cela, on va chasser l’air au maximum et viser une porosité inférieure à 40 % dans le silo. Elle est atteinte en densifiant le produit grâce au tassement. Mais avec des ensileuses qui débitent de plus en plus, la réalisation du silo peut être trop rapide et l’ensilage n’est pas suffisamment tassé. En conséquence, des tonnes de fourrages sont perdues (jusque 20% !) et les performances laitières (quantité et qualité) sont altérées.

Selon Jean-Luc Demars, Chef-Produit Maïs « C’est le tasseur qui devrait gérer le débit de chantier et non l’ensileuse : quatre cent kilos d’engin tasseur sont nécessaires par tonne de matière sèche entrante par heure. Cela représente 1 roue tasseuse par rang d’ensileuse pour des couches d’environ 10 à 15 cm par dépôt ». L’objectif à atteindre est une densité de 240 Kg/m3 d’ensilage mais les diagnostics effectués aux silos indiquent une hétérogénéité sur ce point important et des valeurs bien souvent inférieures.

La fermeture du silo : une étape-clé pour la bonne conservation du silo

Pour créer une parfaite étanchéité à l’air et protéger le maïs fourrage des agressions extérieures, le silo doit être couvert le jour même du remplissage.
En termes de couverture, le bâchage devra être étanche. L’utilisation d’une bâche plastique additionnée ou non d’un microfilm est la méthode la plus répandue. Un système de lestage permet de maintenir l’étanchéité dans le temps (sacs à silo, grille…).
Des conservateurs ayant une action sur la baisse plus rapide et la stabilisation du pH peuvent être utilisés en sus.

L’ouverture du silo : la reprise des activités

L’ouverture du silo se traduit par l’entrée d’oxygène et la reprise de l’activité des organismes aérobies (levures et bactéries). Le bon dimensionnement du silo, permettant une avancée adéquate du fourrage, contient cette reprise d’activité. L’imperméabilité à l’oxygène du reste du silo et la propreté du front d’attaque doivent être respectées pour maintenir la qualité du fourrage dans le temps.

Une conduite culturale qui maîtrise les ravageurs et réduit le risque de mycotoxines

Pour minimiser les risques sanitaires, la lutte contre les insectes foreurs type pyrale et les champignons est primordiale. La rotation, le travail du sol, la destruction des résidus culturaux avant l’hiver sont, entre autres, à conseiller. On peut aussi privilégier une variété tolérante aux maladies fongiques (notamment fusarioses).
Des bonnes pratiques pendant et après la récolte du maïs fourrage seront également des armes pour minimiser le risque mycotoxines (date de récolte, stade, mise rapide en milieu anaérobie, vitesse d’avancement du silo, taille de silo adéquate...)

KWS travaille cette thématique des mycotoxines qui constitue un axe de recherche. De plus, l’entreprise est partenaire de l’observatoire des mycotoxines.

Pour en savoir plus, contactez votre spécialiste KWS !

Jean-Luc DEMARS
Jean-Luc DEMARS
Chef-marché Maïs Fourrage et Grain précoce
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