Les multiples talents du maïs pour la méthanisation

Ces dernières années, la production de cultures énergétiques s'est imposée dans l'agriculture comme un secteur supplémentaire de l'industrie. Le même professionnalisme du secteur industriel se retrouve dans les cultures énérgétiques. Parmi les différentes utilisations des plantes pour la production d'énergie, la production de biogaz est la plus répandue. Et de belles initiatives ont pu voir le jour en France !

Les performances du maïs pour le biogaz

En raison de sa très bonne capacité à produire de la biomasse, l'ensilage de maïs représente la plus grande part des matières premières dans la fabrication de biogaz, avec plus de 80 % des substrats utilisés. La betterave à sucre et le seigle sont également disponibles pour une utilisation dans l'industrie du biogaz.

La bonne conservation du maïs fourrage garantit un approvisionnement du digesteur toute l'année. En vous concentrant sur des variétés spéciales méthanisation, vous pouvez optimiser votre surface grâce à la sélection variétale.

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Témoignage de Jean-Marc Onno - Agriculteur méthaniseur

La sélection variétale pour l'utilisation comme substrat dans l'installation biogaz diffère quelque peu de l'utilisation comme aliment de base dans l'alimentation animale. La base d'une performance variétale élevée est une variété adaptée à la région, qui répond aux exigences en termes de maturité, de stabilité, de développement des plantes et de tolérance aux maladies.

La première unité de méthanisation agricole du Morbihan

Jean-Marc Onno, agriculteur à Moustier-Remungol dans le Morbihan depuis 1991, partage son expérience de création de l’unité de méthanisation de l’EARL de Guernequay. Elle est née en 2007, d’une volonté de gagner en autonomie avec une énergie renouvelable, mais s’inscrit surtout comme une suite logique de son implication personnelle pour développer la filière de traitement des déchets organiques en France, inspiré du modèle allemand. L’unité de méthanisation a pu être mise en fonctionnement en 2010, après 3 ans de montage du projet suivi par les travaux : autorisation, plan de financement, raccordement au réseau…

Sur 123 hectares en polyculture-élevage se répartissent maïs, blé, triticale et un élevage porcin. Dès la mise en place du projet, la moitié de la consommation en énergie de l’exploitation a pu être produite en autonomie. Une économie de 12 000€ par an sur l’achat de fuel et d’électricité est réalisée, notamment pour sur le chauffage des porcheries et de la maison d’habitation. L’unité présente donc un intérêt économique certain (revenu complémentaire, autonomie en chaleur et valorisation des intercultures), mais aussi un intérêt agronomique (substitution d’engrais chimiques par le digestat).

Jean-Marc Onno - Agriculteur méthaniseur

Découvrez dans l’interview de Jean-Marc : pourquoi il fait la part belle au maïs : son potentiel méthanogène comparé aux autres cultures, ses atouts environnementaux et les critères de choix pour sélectionner les variétés les plus adaptées.

Découvrez nos variétés de maïs adaptées à la méthanisation

Betterave à sucre énergétique : une valeur sûre

Ces dernières années, la betterave sucrière énergétique s’est établie comme une valeur sûre en tant que matière première pour la production de biogaz. Elle est, après le maïs, l’une des productions les plus performantes en termes de rendement en tonnes de matière sèche. C’est aussi le cas pour le taux de méthane par hectare alors que son temps de séjour dans le méthaniseur reste très faible (inférieur à 20 jours).
Toutes les parties de la betterave sont valorisées, au contraire des betteraves à sucre traditionnelles. Ainsi, la prise en compte des restes de feuilles et des têtes améliore même le rendement de 5 %.

KWS est la seule entreprise à développer des variétés de betteraves sucrières énergétiques pour le biogaz. En plus d’un taux élevé de matière sèche, les critères de sélection doivent prendre en compte la résistance aux maladies du feuillage et des racines et aux nématodes.

Les betteraves doivent aussi être lisses et faciles à récolter.
L’un des risques est l’incorporation de cailloux dans le méthaniseur. Les équipements actuels (tapis, chargeurs, incorporateurs) permettent d’en limiter les effets et d’écarter les indésirables.

Méthanisation : et la betterave alors ?