Une année douce, un colza dans la moyenne

Les colzas français arrivent à maturité. Les premiers hectares en production de semences sont déjà récoltés chez KWS, fin juin, dans la zone d’Agen. Arnaud Nogues, chef produit Colza, revient sur une année assez douce pour la culture, notamment cet automne. Les récoltes devraient être dans la moyenne, si tout se passe bien dans les prochains jours. Une bonne nouvelle pour stabiliser la surface sur le territoire français l’an prochain, malgré la volatilité des prix des intrants.

Une bonne implantation qui favorise la culture

Globalement, les colzas sont bien développés au mois de juin. Ils arrivent doucement à maturité dans les zones les plus précoces, qui se préparent bientôt pour la récolte : la Côte Atlantique, le Poitou-Charentes, le Cher, voire la Bourgogne.

Ils ont bénéficié d’un automne très doux, qui a favorisé leur implantation. Dans les zones des essais KWS, les stations météorologiques ont montré des sommes de températures quasiment doublées par rapport aux deux dernières années. Et même en période sèche, comme en automne 2022, les colzas ont pu profiter d’un développement racinaire important et chercher de l’eau, là où elle était. En conséquence, « il n’y a pas trop eu d’impacts du temps sec sur les cultures de colza » pour le chef produit.
L’année n’a pas non plus enregistré de forts dégâts de gel, comme ça a pu être le cas précédemment. Tous ces aspects sont positifs pour le développement végétatif, mais peuvent l’être également au niveau sanitaire avertit Arnaud Nogues.

Un retour du phoma et une pression Oïdium assez élevée

L’automne doux a favorisé l’élongation automnale. Cela a aussi eu pour conséquence une présence plus importante d’une maladie typique : le phoma. « On n’en voyait quasiment plus depuis quelques années » note le chef produit, « la génétique avait fait un très bon travail là-dessus ». Le phoma est d’une maladie du collet. Elle vient grignoter la base de la tige et couper la plante de son alimentation. « Dans les cas les plus graves, le pied se détache », provoquant irrémédiablement une baisse de rendement de la culture.

Le climat a aussi provoqué une pression importante de l’Oïdium. Le champignon se développe à l’automne sur les feuilles, la tige puis les siliques, lors d’épisodes très secs, ce qui a été le cas fin 2022. Il peut aussi intervenir plus au Nord, en cas de printemps chauds et secs. Arnaud Nogues l’y a observé plus précisément là-bas. « Il a beaucoup sévi avec le manque de pluie ».

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Les ravageurs profitent du climat doux

Les ravageurs ont apprécié le climat doux de cette année. « Nous avons eu d’importantes infestations d’altises avec plus de 30 larves par pieds ». Arnaud Noguès note un comportement plutôt atypique des insectes. Ils ont eu tendance à exprimer des pics normaux, mais plus allongés dans le temps. « Et surtout, les colzas ont très bien réagi ». Les conditions d’implantation étant très bonnes à l’automne, la plante était bien développée, et donc prête à lutter contre les assauts des ravageurs, malgré cette forte pression. De manière assez locale, il note également des attaques assez fortes de méligèthes et de Charançons.

Une stabilisation des surfaces l’an prochain ?

Les récoltes se feront dans quelques jours sur les 1.34 millions d’hectares semées en 2022. Les premières observations montrent que les rendements pourraient être bons, sans pour autant être exceptionnels. De quoi surfer sur la tendance de l’augmentation des surfaces de ces dernières années, ou la stabiliser au minimum. Les surfaces de colzas augmentent en effet sur le territoire français. En 2022, on constatait encore 9 à 10% de surfaces en plus par rapport à la moyenne de ces 5 dernières années.

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