Ce qu’il faut retenir d’INNOV-AGRI 2022
La rentrée 2022 est marquée par le premier salon en plein air de la saison, à Ondes (31) près de Toulouse. Ce rendez-vous s’est clôturé le 8 septembre après 2 jours d’animations, d’échanges et de démonstrations réunissant exposants et agriculteurs. Que faut-il retenir de ce salon ? A peine de retour à Champhol, Ariane Doutriaux, Directrice générale de KWS Maïs France, livre ses premières impressions.
Innovagri 2022, une édition de rencontres
Une ambiance de partage
Pour Ariane, pas de doute : « contrairement aux événements professionnels de ce début d’année, les différents acteurs de la filière ont tenu à être présents. Après 3 années de crise sanitaire, chacun a pris plaisir à rencontrer les exposants comme les agriculteurs et autres professionnels de la filière. Une occasion idéale pour partager leurs expériences d’une saison atypique pour de nombreuses cultures. » Le sud-ouest de la France a été particulièrement touché par les aléas climatiques : les épisodes de grêle violents, des températures record durant de longues périodes et l’absence de pluie.
Le salon a enregistré une fréquentation record, avec plus de 36 000 visiteurs, venus arpenter les allées. « Le point commun est une envie de comparer les expériences vécues, déceler les bonnes pratiques actuelles et à venir. L’agriculture a cette formidable capacité à se remettre en question et à créer de nouvelles approches pour non pas contraindre mais jouer avec l’environnement qui l’entoure. » De plus, la période des récoltes est déjà bien avancée en cette rentrée, ce qui a permis à tous de profiter plus librement d’Innovagri.
Un climat d’incertitudes
Néanmoins, à chaque discussion, de nombreuses interrogations se posent quant aux récoltes de maïs. En effet, la France est le premier producteur de maïs en Europe, avec plus de 85 000 hectares consacrés à sa culture. Et même s’il faut patienter encore quelques semaines, les aléas climatiques ne l’ont pas épargné, avec des disparités entre les régions. Et c’est une certitude pour la Directrice générale : « En tant que semencier, nous partageons à court terme l’inquiétude des agriculteurs pour les récoltes 2022. Selon les différents communiqués, les pertes se situeraient entre 20 et 25%, soit l’équivalent de la consommation annuelle de notre pays. Sans engendrer de pénurie en France, cela aura sans aucun doute un impact sur les exportations et sur les prix du maïs. D’autant plus que les autres pays producteurs comme la Hongrie, la Roumanie ou encore la Bulgarie pourraient aussi diminuer leurs exportations. » Et Ariane ne cache pas qu’un impact à moyen terme est à prévoir sur les semences de maïs, dont la production a aussi été impactée par l’instabilité climatique.
Une arrivée en force dans le sud-ouest
Si KWS débute une nouvelle histoire dans le sud-ouest et sud-est avec un renfort de son équipe, ce n’est pas le cas pour son offre de semences. Une évolution expliquée par notre interlocutrice en direct d’Innovagri : « pendant très longtemps, la génétique KWS a été orientée sur l’ensilage et le grain très précoce. Grâce à la sélection, notre offre grain est désormais aussi forte qu’en fourrage, avec des solutions pour les zones du sud. Cette année par exemple, 50 % des inscriptions en France sont des variétés de maïs KWS. »
Et ces terres du sud-ouest, KWS les connaît de très près, avec son centre d’expérimentation et de production de semences installé à Buzet-sur-Baïse (47) depuis 1996. Véritable vitrine technologique du savoir-faire de l’entreprise, elle pèse lourd pour le semencier. En effet, elle répond notamment à 35 % du marché mondial en betterave, 70% de celui du colza en Europe et 15 % en maïs. Grâce à ce centre, elle permet à KWS d’avoir à son catalogue des variétés de maïs issues d’une recherche 100% française, prenant en compte les spécificités locales.
Tendances et nouveautés pour répondre aux enjeux
De nouvelles attentes des agriculteurs
L’organisateur du salon a organisé les différents villages de l’événement pour répondre aux attentes des agriculteurs, comme l’agroécologique, la gestion de l’eau ou encore les nouvelles énergies. « Même si le machinisme et les outils technologiques font toujours autant rêver, la semence n’a pas manqué d’attirer l’attention des agriculteurs. Dans nos échanges, ils se sont montrés particulièrement curieux pour la résistance aux événements climatiques, les maladies ou encore au stress hydrique des variétés. De plus en plus, ils prennent conscience de l’importance du choix de la semence pour assurer le meilleur rendement, dans toutes les conditions », précise Ariane.
Les réponses de KWS aux enjeux actuels
Par sa spécialisation historique dans la semence et son implantation dans les régions, KWS est au plus proche du terrain pour apporter des réponses aux besoins réels des agriculteurs. Sur colza, par exemple, KWS a introduit la première variété piège à altises, venue compléter son offre de solution aux méligèthes. En maïs, les innovations suivent la même logique, comme le précise Ariane : « Aujourd’hui, la génétique joue pleinement son rôle face aux enjeux climatiques. KWS cherche à créer des variétés stables en rendements. C’est-à-dire qu’elles doivent présenter un rendement élevé en conditions fluctuantes et stressantes. » Les variétés labellisées Plus4GRAIN et prochainement ClimaCONTROL3 le démontrent. D’une part, elles optimisent le parcellaire pour en obtenir un rendement maximum. D’autre part, elles s’adaptent aux aléas climatiques pour une croissance constante et optimisée jusqu’en fin de cycle. Et du côté du maïs fourrage, le cap est conservé sur des variétés riches en énergie pour l’ensilage, comme QUALITO notamment.